Aller au contenu
Forum Planète-Smartphones

Messages recommandés

Posté(e)

Apple, "une prison dorée pour les consommateurs"

 

Fin connaisseur des logiciels libres, Alexis Kauffmann est en Suisse pour promouvoir les systèmes non-propriétaires. L'occasion de parler avec lui de ces solutions alternatives qui se démocratisent et des exceptions, comme Apple. Entretien

 

Les logiciels libres se démocratisent. Firefox et Google Chrome représentent à eux deux un tiers des navigateurs internet utilisés dans le monde. Et d’après une récente étude de Forrester, les solutions alternatives à la suite de bureautique Microsoft Office, tels OpenOffice, suscitent un intérêt croissant de la part des entreprises. Mais certains particuliers restent méfiants face à des logiciels parfois perçus comme moins performants. Les administrations tardent aussi à opter pour des systèmes qui feraient économiser des millions aux contribuables. Alexis Kauffmann est le fondateur de Framasoft une plate-forme web collaborative qui met à disposition plus de 1500 logiciels libres. De passage en Suisse cette fin de semaine pour un cycle de conférence, il répond à nos questions.

 

Pourquoi les logiciels libres sont la meilleure option pour les utilisateurs?

 

Parce qu’ils leur garantissent techniquement des libertés. Un format propriétaire ne permet pas l’utilisation du logiciel sur toutes vos machines, par exemple, ni de le distribuer gratuitement ou commercialement. Vous ne pouvez pas, non plus, étudier un programme et l’adapter à vos besoins. Tout ceci est par contre possible avec un logiciel libre.

 

Il y a aussi un avantage indirect pour les contribuables à ce que les administrations publiques économisent par rapport aux logiciels propriétaires?

 

C’est vrai, il y a le prix. Mais il y a surtout la sécurité pour les administrations. Un logiciel libre, vous comprenez comment il fonctionne, vous avez accès au code, alors qu’avec un format propriétaire, vous ne savez pas ce qu’il y a dedans, c’est comme une boîte noire. Imaginez les risques pour une collectivité.

 

Cette boîte noire, cela rappelle ce qui s’est passé avec l’iPhone et les données de géolocalisation de l’utilisateur qui sont stockées à son insu…

 

L’iPhone est un bon exemple. Au niveau marketing, Apple est très fort, il n’y a rien à redire. Ils ont su créer une prison dorée pour les consommateurs. Pour nous, il est essentiel que les utilisateurs soient au moins au courant de cela. L’iPhone vous oblige par exemple à utiliser l’iTunes pour accéder à du contenu. C’est Apple qui choisit. Cela peut rassurer ceux qui ne trouveraient trop compliqué de choisir, mais les personnes qui veulent des applications plus personnalisées et être libres sont lésées.

 

Le Tribunal fédéral de notre pays a récemment jugé qu’il n’y avait pas de «solution concurrente» sur un litige concernant un contrat à 42 millions attribué à Microsoft sans appel d’offres. C’est le cas?

 

Tout d’abord, il faut éviter l’angélisme, une migration vers un système libre, cela a un coût. S’il n’y a pas de licence à payer, il y a par exemple de la formation à offrir aux employés. Mais des solutions alternatives existent, elles sont performantes et le coût de leur utilisation n’atteint jamais des sommes aussi grandes.

 

Souvent, les gens imaginent des logiciels libres tels Linux comme pas très attractifs visuellement et plus compliqués à utiliser, cela a-t-il évolué?

 

Avec le système d’exploitation Linux Ubuntu et sa nouvelle interface Unitiy, par exemple, cela devient esthétiquement très au point. Il y a eu d’énorme progrès dans le libre. Au niveau des navigateurs, Firefox et Google Chrome sont au top. Et il n’y a aucune raison de ne pas utiliser la suite de bureautique d’OpenOffice.

 

Vous intervenez ce week-end dans le cadre d’une conférence sur le développement durable, quel rapport avec les logiciels libres?

 

Beaucoup de gens adhèrent au libre, sacrifient un peu de leur confort, pour des raisons éthique et sociale. Avec ces logiciels, il y a une autre manière de concevoir l’économie. Nous avons une valeur qui est celle du bien commun opposé au bien privé. C’est de la responsabilité de chacun de le préserver et de le défendre car c’est notre patrimoine. Nous travaillons dans la collaboration et nous développons en quelque sorte une informatique durable.

 

Alexis Kauffmann en conférence vendredi 18h au Buffet de la Gare, Lausanne, et samedi 14 h à Uni-Mail, Genève.

 

lematin.ch

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
×
×
  • Créer...